Le Comité de lecture de la bibliothèque de Mornant a lu, aimé et vous recommande L'enfant qui mesurait le monde de Metin Arditi.
Résumé : Sur l’île grecque de Kalimaki, on n’a jamais eu que le strict nécessaire. Pêcheurs, mareyeurs, constructeurs de trehandiri (bateau traditionnel), cafetiers... ont toujours travaillé dur, mais la situation a empiré depuis la crise ! Maraki trime pour gagner sa vie et celle de son fils en pêchant à la palangre.
Le maire, Andreas, arrange avec le goupe Investco un grand projet hôtelier « Pericles palace » qui, certes, bétonnerait la plus belle crique de l’île, mais permettrait de réaliser des infrastructures et apporterait la prospérité aux îliens. Le roman oppose le point de vue des « progressistes » à celui des défenseurs de l’intégrité de l’île. Esthètes ou pragmatiques, les personnages sont présentés avec empathie par l’auteur, qui s’attache à comprendre leurs motivations, et les changements que ce projet apporterait dans la vie de chacun, femme, homme ou enfant. Ce que personne ne souhaite voir disparaître, c’est le caractère humain et solidaire de la communauté.
Pendant ce temps, le petit Yannis, muré dans ses comportements compulsifs, mesure les détails et compare les chiffres à ceux de la veille pour rétablir l’ordre du monde. Mais le monde peut-il rester en ordre même lorsque les choses changent ? Et qu’est-ce que l’ordre du monde ? Aidé par Eliot, architecte retraité venu enterrer sa fille sur l’île, Yannis essaie de trouver ses propres réponses.
Avis du comité : Très beau roman, presque un conte ou long poème où toutes les situations sont vraies, transportent et sonnent juste. Trois thèmes ressortent de ce roman : le problème grec avec la honte ma is aussi la fierté des habitants, l’architecture grecque antique et le nombre d’or, le syndrome de l’autisme type asperger à travers le petit Yannis, surdoué en matématique qui cherche l’ordre du monde. De belles descriptions des paysages et de la vie sur une île grecque et aussi de belles pages sur le théâtre. Une lectrice a eu beaucoup de plaisir à lire ce roman qu’elle a savouré. Une autre lectrice a trouvé que la trame de cette histoire semblait plaquée, un peu artificielle et déjà vue : les promoteurs, le modernisme, ce qui rend ce roman un peu « froid » et trop « millimétré ».
"Proche du conte philosophique, ce roman offre, outre une galerie de personnages attachants, plusieurs pistes de réflexion. Les thèmes : Grèce, autisme, deuil, maîtrise du progrès... sont entremêlés, et s’enrichissent l’un l’autre. Belle lecture facile, émouvante et positive." Aline, de la bibliothèque de Soucieu-en-Jarrest